La mise en récit

La mise en récit

Raconter un projet de territoire, approprié par tous les acteurs locaux, voilà une ambition familière à tous les praticiens du développement local et qui puise ses racines dans les premières méthodologies de diagnostic de territoire des années 80.

Les professionnels de la politique de la ville et du développement social urbain défendent depuis longtemps la dimension engagée du projet de territoire ; mais co-construit sur la base d’un « diagnostic territorial partagé », celui-ci reste encore trop souvent technocratique peinant à trouver sa pleine dimension de nouvel imaginaire du territoire.

A l’heure où la mise en scène et le récit personnel saturent les réseaux sociaux et où les réécritures de romans nationaux mettent en de nombreux lieux la démocratie en danger, cette construction d’un consensus sur l’identité collective du territoire nous paraît une piste centrale pour créer des résonnances démocratiques autour d’un même horizon que l’on soit élu, habitant, acteur économique, partenaires institutionnel et technicien et pour (re)donner du sens à l’action publique.

Loin de l’enfermement sur un localisme idéalisé ou sur un communautarisme (au sens anglo-saxon du terme), nous sommes convaincus que cette démarche peut favoriser l’expression d’un destin commun support de la soutenabilité de nos territoires.

Existe-t-il des méthodes pour mettre en chantier cette mise en récit ?

Comment son élaboration est-elle possible à toutes les échelles de territoire : du quartier à la métropole ? Comment le relier au travail de couture inter-quartiers ?

Comment cela se traduit-il pour les quartiers populaires où le travail sur l’histoire-mémoire du quartier n’est pas toujours abouti ? Comment inclure le récit des habitants des quartiers populaires dans la construction du récit global du territoire sans le dissoudre et en faisant plus que les faire co-exister ?

Comment éviter de transformer l’ambition en un unique objet de marketing territorial ?

Transitions et quartiers populaires

Transitions et quartiers populaires

Alors que les questions des transitions écologiques, sociales, économiques et démocratiques modèlent de plus en plus fortement les politiques publiques, la politique de la ville semble inexorablement centrée sur un horizon plus immédiat de gestion des urgences sociales.Les professionnels de la politique de la ville prônent pourtant depuis 2010 une approche intégrative dans laquelle l’articulation du développement durable comme on l’appelait à l’époque et du développement social urbain renforçaient la portée de l’action publique locale sur les quartiers populaires.

Dans cette période de fin des contrats de ville et de réflexion collective sur la politique de la ville de demain, les professionnels ont donc (re)-mis en travail depuis 2020 la question de la prise en compte des enjeux des transitions dans les quartiers populaires.Les enjeux des transitions auraient-ils une réalité spécifique aux quartiers populaires ? Induiraient-ils de nouveaux prismes pour l’intervention publique dans les quartiers populaires ? A l’inverse, la politique de la ville par sa transversalité, son approche expérimentale et son « faire avec » pourrait- elle apporter des réponses aux enjeux territoriaux de transition ? Quelles nouvelles approches cela implique-t-il ? Quelles évolutions des postures et des pratiques de l’écosystème territorial de la politique de la ville cela induit-il ?

Pour ce chantier l’IR-DSU a d’abord accueilli lors des JN 2020 le climatologue Jean Jouzel pour une séquence d’interconnaissance sur les enjeux climatiques.

Un micro-trottoir auprès d’habitants a confirmé des pratiques de sobriété peu identifiées et valorisées. L’enquête 2021 réalisée à partir de 60 entretiens avec des professionnels de la politique de la ville a, elle, permit de recueillir les témoignages des territoires pionniers dans les démarches de transition et de qualifier les différentes approches territoriales de ces enjeux. L’IR-DSU co-pilote également les travaux du carrefour des métiers du développement territorial dont le programme de travail 2021-2023 s’intitule « Accompagner les transitions territoriales ».

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Contribution à la politique de la ville de demain

Depuis juin 2021, 270 professionnels travaillent à l’élaboration d’une vision commune de la politique de la ville de demain. La démarche collective initiée dans le LAB du DSU s’est nourrie de leurs expériences de pilotage, d’animation et de mise en œuvre du contrat de ville ; elle s’est alimentée des Journées organisées dans les réseaux régionaux du DSU.

Questionnant l’ambition de la politique de la ville, son positionnement, les enjeux d’une réelle participation des habitants, l’inclusion des enjeux des transitions, le cadre et les méthodes de la future contractualisation, des aspects plus thématiques comme le développement économique, le numérique, la réussite éducative ou la LCD, elle a donné naissance à un ensemble de constats et de préconisations pour la politique de la ville de demain. Une première vague de propositions issue de cette démarche a été présentée à la commission sur l’avenir des contrats de ville début 2022. Elle constitue l’acte 1 de la contribution des professionnels.

L’acte 2 a été finalisé en avril 2023 par le Conseil d’administration de l’IR-DSU. Il s’inscrit dans une dynamique permanente ayant vocation à alimenter la contribution via des expérimentations sur les territoires, des focus thématiques et une capacité à ouvrir à de nouveaux sujets qui n’auraient pas encore émergé.